Analyse du modèle économique inclusif : PAPL, Inde

L'Inde est le premier producteur mondial de coton. Elle représente environ 59 % de la consommation de matières premières de l'industrie textile indienne. Elle joue un rôle majeur dans la subsistance d'environ 6,5 millions de producteurs de coton et emploie environ 60 millions de personnes dans des activités connexes.
Avec 11,7 millions d'hectares, l'Inde possède la plus grande superficie cotonnière au monde, représentant environ 36 % de la superficie cotonnière mondiale. Le coton est produit dans trois zones principales : la zone Nord, la zone Centre et la zone Sud.

Basée à Bhopal, PAPL, une entreprise privée, a été créée en 2020 pour développer et soutenir les entreprises de producteurs agricoles (FPC) afin de renforcer la commercialisation, la transformation, le développement de la marque et la chaîne de valeur, de fournir des liens avec le marché et un accès direct aux marchés et au financement.
L'idée du PAPL a été conceptualisée pour combler cette lacune par l'Action pour l'Avancement Social (ASA), une organisation à but non lucratif qui a été la pionnière du concept des FPC et a commencé le travail de développement des FPC en Inde en 2005.
L’objectif principal de l’entreprise est « d’améliorer les revenus des petits agriculteurs afin qu’ils puissent mener une vie meilleure ».
Le PAPL vise à ce qu'au moins 70 % de tous les produits (toutes les superficies couvertes par les FPC sous le PAPL) produits selon des pratiques biologiques/régénératrices soient liés au marché par l'intermédiaire des organisations d'agriculteurs. Les FPC et les producteurs sont intégrés de manière significative aux chaînes de valeur ; des systèmes traçables et transparents sont mis en place.
PAPL souhaite travailler avec plus de 100 000 agriculteurs d'ici 2026, contre 60 000 agriculteurs en 2022, pour finalement couvrir 150 000 acres pendant la saison Kharif et 90 000 acres pendant la saison Rabi.

Grâce à cette analyse, PAPL a cherché à répondre à la question clé suivante : comment PAPL peut-elle étendre son modèle économique pour s'engager largement auprès des petits exploitants agricoles par le biais des FPC pour l'accès au financement, l'accès au marché, la promotion de l'agriculture biologique tout en garantissant que l'activité de PAPL se développe de manière rentable et est prête à recevoir des investissements à long terme ?

Notre analyse démontre que PAPL pourrait atteindre ses objectifs d'échelle et de rentabilité tout en garantissant des performances durables des FPC et un impact positif sur les revenus et la résilience des exploitations agricoles. Le rapport de cas présente les recommandations suivantes :

Viabilité commerciale et préparation à l'investissement

• Augmenter la rotation du fonds de roulement des FPO en répartissant uniformément les volumes d'approvisionnement sur toute la saison
• Réduire le coût du financement du fonds de roulement en attirant des capitaux propres, réduire le coût des prêts en faisant appel à des investisseurs d'impact qui accordent des garanties aux institutions financières
• Incuber de nouvelles opportunités telles que la branche de prêt, l'unité d'intégration du carbone et le développement de canaux B2C (business to consumer) de manière prudente, ce qui ne nécessite pas d'investissements initiaux importants en capital.
• Assurer l'augmentation de la marge EBIT des activités existantes pour tirer pleinement parti des économies d'échelle
• Incuber de nouvelles unités commerciales avec une allocation de capital dédiée et une mise à l'échelle supplémentaire en fonction des nouvelles unités commerciales répondant aux indicateurs de performance clés convenus au préalable

Performances du FPC

• La maturité du FPC peut être évaluée sur la base du cadre SCOPEinsight et le renforcement des capacités peut être adapté pour surmonter les lacunes identifiées.
• Envisagez de consolider les FPC déficitaires et explorez l'augmentation des revenus par d'autres moyens pour compenser la perte.

Incrustation de carbone

• Encourager les agriculteurs à adopter l'agroforesterie sur les terres en jachère et expliquer le potentiel de double revenu (grumes et crédits carbone) qui en découle.
• Monétiser l'empreinte carbone plus faible des produits agricoles biologiques par rapport aux produits agricoles conventionnels en quantifiant les crédits carbone et en les échangeant
• Signer des accords d'achat de crédits carbone avec des acheteurs potentiels à un prix compétitif pour offrir une stabilité face à la volatilité des prix du marché