Analyse du modèle économique inclusif : FMS Farms, Nigéria

Fondée en 2009 pour exploiter des opportunités agricoles commerciales en Afrique de l'Ouest, FMS Farms exploite actuellement une exploitation maraîchère, une plantation de manioc avec un modèle de sous-traitance et un élevage de volailles dans l'État d'Ekiti, au Nigéria. L'analyse SDM se concentre uniquement sur l'unité commerciale de plantation de manioc de FMS, par l'intermédiaire de laquelle l'entreprise exploite une exploitation en blocs de manioc, une pépinière et une usine de transformation. FMS s'approvisionne auprès de petits exploitants agricoles en blocs et communautaires et répond à plusieurs de leurs défis en matière d'accès à la terre et au marché, de services financiers abordables, d'accès à des intrants de qualité et de services de vulgarisation agricole axés sur le marché grâce à son modèle de prestation de services.

Pour développer leur activité et saisir les opportunités du marché intérieur pour les dérivés du manioc, FMS a l'intention de développer son modèle de ferme en bloc et d'étendre sa base de producteurs en bloc actifs de 171 en 2019 à 1 237 agriculteurs d'ici 2025. Les volumes annuels d'approvisionnement en ferme en bloc devraient atteindre 48 400 tonnes par an de tubercules de manioc d'ici 2023, ce qui donnera lieu à 9 680 tonnes de produit d'amidon annuel.

En offrant des terres agricoles supplémentaires et un ensemble complet de services à crédit (y compris la formation, les intrants, les tiges améliorées et la mécanisation), FMS est en mesure de plus que doubler la production annuelle par agriculteur, augmentant ainsi considérablement les revenus de leurs ménages au-dessus du seuil de pauvreté de 912 USD par ménage et par an en 1 an.

Cette analyse évalue la stratégie et le modèle économique de FMS et identifie les opportunités de mise en place d'un système d'approvisionnement efficace tout en atténuant les risques pour l'entreprise et les agriculteurs. Pour que FMS gère une entreprise de transformation du manioc efficace, inclusive et durable, elle doit concevoir stratégiquement son modèle d'approvisionnement et de prestation de services, tout en optimisant ses besoins en fonds de roulement et en attirant de nouvelles sources de financement abordables. Parmi nos principales suggestions à FMS, on peut citer :

1. Mettre en place un système de culture échelonné au sein de la ferme en blocs . Afin d'optimiser l'utilisation de l'usine de transformation, le FMS doit garantir un approvisionnement régulier en tubercules de qualité tout au long de l'année. Cet objectif peut être atteint en équilibrant le calendrier de plantation des tiges en fonction de la variabilité saisonnière des précipitations, le calendrier de récolte pour une teneur en amidon et un volume de tubercules optimaux, et la répartition uniforme des volumes de récolte mensuels.
2. Offrir des services à crédit financièrement attractifs . Grâce à ces services, les agriculteurs peuvent investir dans des intrants de haute qualité, des tiges de manioc améliorées et louer du matériel agricole mécanisé, tout en engageant de faibles dépenses, comparables à celles des agriculteurs communautaires. Les intérêts liés à l'octroi du crédit représentent une augmentation de 6 % des coûts annuels totaux pour un agriculteur. Cependant, l'investissement se traduit par une augmentation du rendement de 50 % et des revenus de 600 %.
3. Créer une combinaison optimale d'agriculteurs en bloc et de producteurs communautaires . Si l'approvisionnement auprès des agriculteurs en bloc doit être privilégié, car il permet un contrôle rigoureux de la qualité et de l'approvisionnement, l'intégration des agriculteurs communautaires à la composition de l'approvisionnement est à la fois nécessaire et abordable. En s'approvisionnant uniquement auprès des agriculteurs en bloc, FMS ne peut pas optimiser pleinement l'utilisation de son usine de transformation. De plus, comme l'approvisionnement auprès des agriculteurs communautaires ne nécessite pas d'octroi de crédit sur une période de 12 à 18 mois, il permet à FMS de réduire son besoin total en fonds de roulement.

Obtenir de nouvelles sources de financement . En débloquant le Programme d'emprunteurs d'ancrage, les FMS pourraient accélérer leur croissance, leur coût du capital étant réduit à 9 %, contre 25 % actuellement sur le marché. Cela augmenterait directement les revenus des agriculteurs, leur permettant d'accéder au crédit à moindre coût.